Quatre étoiles, perdues au cœur de l’Océan Indien…

 

      Dans le canal du Mozambique, ces petites îles sont un carrefour de civilisations, où s’entremêlent depuis plusieurs siècles, une multitude de personnes à l’origine d’un métissage culturel. Un mélange de Madagascar, d’Est Africain, d’Inde, de Yémen et d’Iran, de Portugal, de France aussi ; une dose d’insularité, de voyages, de transmission orale, de musiques et de soufisme forment une culture singulière. Ce métissage, manifesté aussi bien dans la langue, le comorien, que dans les tenues vestimentaires, ne cesse de se renouveler, malgré l’enclavement du pays. Les îles Comores, où l’avenir paraît pour beaucoup, peu prometteur, souffrent de nombreux maux économiques, sociaux et politiques. Pourtant, des initiatives culturelles, associatives, institutionnelles et sociales se mettent en place et s’organisent. Des acteurs de la société comorienne se mobilisent pour faire évoluer une situation très préoccupante, malgré les contraintes.

       En comorien, « Labeka ! » c’est « oui ?», c’est « nâm ?», c’est « quoi ? », « j’écoute ! », «  qu’est-ce qui se passe ?». C’est une marque orale de l’intérêt que l’on porte à un événement, à une situation. C’est aussi une réponse à un appel. A l’interpellation : « Jeunesse ! Peuple ! Citoyen! » je réponds « Labeka ! », « J’écoute ! » Et indique de cette manière que je prête attention à tes paroles. Je t’écoute, avec un intérêt sincère,  considère ce que tu as à offrir et partage en retour mes interrogations, des idées, leurs idées, nos initiatives. Labeka ! c’est un échange, une passerelle qui nous conduit vers l’Autre, brisant les frontières et nous amenant à nous questionner.

        Culture, société, politique, idées et initiatives, le blog Labeka ! tente de mettre en lumière ces innombrables rayons émis par les astres de cet archipel. Faire connaître et partager les Comores avec les «je viens» (les comoriens de l’étranger venant en vacances), les «je reste» (les comoriens vivant sur le territoire national), la diaspora comorienne, et toute autre personne curieuse de découvrir ce pays, à travers des thèmes peu abordés. L’objectif est de créer un lien entre les Comores et l’extérieur, de lutter contre le fatalisme en montrant qu’il est possible d’agir, d’inciter à l’engagement civique, de porter un regard critique sur les prises de décisions politiques, de pousser à la remise en question, de chercher l’inspiration à travers ce qui se fait ailleurs dans le monde et de valoriser une société qui peine à se projeter dans un avenir serein. Internet est un très bon outil pour créer ce lien et permettre de garder un œil sur ces îles, depuis les quatre coins du globe.

          A travers ce projet, Labeka ! invite les comoriens, les non-comoriens, et particulièrement les jeunes à s’exprimer, à se réapproprier leurs droits sociaux et politiques afin d’impulser les changements qu’ils imaginent et qu’ils souhaitent mettre en œuvre. L’éveil de nos consciences, pour être durable, doit se faire à travers l’échange, la culture, les arts, le savoir et le dialogue afin d’assurer le bien-être de l’ensemble de la population. Ainsi, Labeka ! s’inscrit dans cette perspective d’évolution sociétale et espère que sa modeste participation au champs médiatique comorien et plus largement, international, pourra être utile et inspirer de nouvelles initiatives…

Bonne lecture !

Maïne   jeune franco-comorienne, avec l’envie de partager ses réflexions