Le 6 juillet dernier, l’artisanat comorien était à l’honneur au Centre National de l’Artisanat des Comores (CNAC) de Bandamadji-Itsandra. A l’ombre des arbres, étaient exposées les productions de plusieurs artisans venus des quatre coins des Comores. Réunis au sein de l’Association des Artisans Comoriens qui organise l’événement, ces créateurs partagent leurs réalisations en vue de promouvoir et préserver l’artisanat traditionnel et moderne de l’archipel.
Sur les étals s’exposent robes, sacs, accessoires, meubles, bibelots de toutes sortes illustrant le savoir-faire et la créativité, dans leurs domaines respectifs, de ces artisans comoriens. Ils modèlent différents types de matériaux, souvent locaux, allant du shiromani (tissu traditionnel bicolore) à l’écorce de bananier en passant par la chaux et le fil d’or. De ces travaux de vannerie, de broderie ou de sculpture du bois naissent alors de beaux objets dont l’utilité est aussi de rappeler le métissage culturel caractérisant la société comorienne. Ce bazar a ainsi offert avec succès, l’espace d’une journée, un petit aperçu de l’artisanat des Comores.
On peut, par ailleurs, remarquer l’emploi du recyclage dans certaines réalisations (utilisation d’emballages, sacs plastiques, vieux CD…) révélant une prise de conscience des enjeux environnementaux auxquels est confronté le pays. Il est en effet nécessaire de repenser le rapport aux déchets et de trouver des techniques artisanales supplémentaires tenant compte de ces nouvelles considérations. Car ces artisans ne sont pas simplement créateurs : ils questionnent le quotidien à travers leurs activités. Comment réactualiser et associer ces techniques ancestrales aux nouveaux matériaux disponibles, souvent importés, pour recomposer le paysage artisanal comorien ?
Ce type d’événement est tout à fait pertinent pour mettre en valeur la culture du pays en participant à la protection et à la structuration d’un secteur encore peu valorisé. Il s’agit d’ailleurs de l’un des multiples objectifs établis par l’association organisatrice de cette foire artisanale. Basée sur un principe de collaboration entre les artisans des trois îles, cette association entend fédérer les différents acteurs de l’artisanat comorien en vue d’assurer, d’une part, une véritable reconnaissance institutionnelle, citoyenne et financière de leur travail et d’autre part, de leur permettre de développer et de diffuser leurs compétences au sein de la population, particulièrement auprès des jeunes.
L’artisanat du pays est effectivement menacé d’abandon et ne bénéficie malheureusement pas d’une attention suffisante. C’est la raison pour laquelle il faut saluer ce type d’initiative, encourager et soutenir les personnes impliquées en faveur de sa valorisation. En effet, sans réel soutien et sans transmission, ces savoir-faire traditionnels risquent de disparaître. Le chantier est encore à ses débuts et réclame une réflexion minutieuse et partagée sur la manière de préserver ce patrimoine en tenant compte des réalités du pays. Soutenir ces fabrications sans tomber dans une production de type industriel constitue un élément central de cette réflexion en vue de conserver la qualité et l’identité de chaque création tout en stimulant l’innovation.
Maïne
29 octobre 2015 at 10 h 07 min
mais c’est dingue!!! quel est ce blog qui parle si bien des comores?????